Stade de France – Rockin’1000 – 2022

Le trajet

Mercredi 10 mai, départ pour paris, en train, avec quelques bricoles à emporter, 3 fois rien… C’est parti pour 5h de voyage avec 2 changements. TER, TER et TGV.

La montée dans le TER est quelque peu pas simple. Le paquetage pèse son poids, mais bon, toute la motivation est là, on y va, on y va !!!

Un petit changement à Annemasse, avec les 20kg de bazar à descendre et remonter dans les escaliers, et zou, direction Bellegarde pour avoir le TGV vers Paris. Un peu de stress, sur ce trajet, parce que j’ai déjà expérimenté la SNCF, et les trains à l’heure, c’est pas vraiment leur marque de fabrique.

Mais bon, pour une fois, ça se passe bien, arrivée presque à l’heure à Bellegarde, les 20 minutes de correspondance sont largement suffisantes pour changer de train.

Voila, changement effectué, c’est parti pour 3h de TGV, en première classe. Bon, c’est bien la première classe, mais y’a un peu que des vieux là dedans, et c’est pas extra pour le moral de ce dire : ben merde, je fais partie de ce troupeau là…

Le voyage se déroule sans problème. Soudain, je réalise que le cable 220V de mon ampli de guitare, il est resté …. branché sur le mur de la maison, et n’est pas dans l’ampli.

Coup de stress, si pour un foutu bout de cable, je peux pas jouer, ça va pas me plaire. Donc, c’est parti pour les recherches de cables, dans les magasins, que trouve t-on autour du stade de france, la fnac à Chatellet-les-halles, est-ce que le proprio de l’appartement pourrait m’en prêter un au moins pour la répétition du jeudi matin ?

Bien des interrogations en chemin, mais je me change les idées avec le paysage…

Bon, après discussion avec le proprio, différentes personnes, la solution la plus appropriée sera d’aller voir à Leroy Merlin à coté du stade de france, et d’espérer pouvoir acheter ce cable 220V là. Inutile de se prendre plus la tête avec ça, l’arrivée à Paris étant à 20h02, tout sera fermé et rien ne sera possible.

L’arrivée à gare de Lyon, à Paris.

Direction le métro, pour aller au Stade de france. Ligne A puis B, mais d’abord, le ticket de métro. et dans 40 minutes, je serai à l’appart. Enfin, j’avais oublié le détail d’acheter le ticket de métro… Forcément, y’a du monde et donc de l’attente.

Finalement, le trajet se fait pas trop mal. Les escalators avec le barda, c’est fun, mais tout va bien jusque la gare RER de “Saint-denis la plaine” où il me reste 15 minutes à pieds pour trouver l’appartement.

Une petite balade dans le nord de Paris, où le guide du routard recommande de ne pas trainer la nuit à cause de la prostitution et des dealers de drogue. J’ai plus d’inquiétude sur le fait que mon matériel intéresse quelqu’un…

Et là, je passe devant un lave vaiselle abandonné dans la rue. Mmmm, ça semble intéressant, il y a un cable 220V presque comme j’ai besoin. Je sors un couteau, vampirise le cable et je vais voir ce que je peux bricoler avec…

Arrivée à l’appartement, on vient m’ouvrir et on me montre la chambre. Simple, sobre, pas de chichi, nickel pour ce que je vais en avoir besoin. Je discute un peu avec le gars sur place, il m’informe que le stade de france est à 5 minutes, en passant sur la passerelle ou 20 min à pieds de l’autre coté.

Bon, il est 21h50, je décide d’aller chercher un petit truc à manger et repérer les lieux pour demain matin. Dans l’appli Rockin1000, c’est indiqué qu’il faut venir faire la paperasse de 9h à 10h pour les guitaristes pas avant, pas après. Mais bon, on va arriver quand même un peu avant, soyons prévoyant. Et puis, faut que je trouve ce cable, mais Leroy merlin ouvre à 9h, heure à laquelle je dois être au stade.

Un kebab frite sauce blanche salade tomate oignons avec un perrier pour 7€….. et au lit.

L’appart

l’arrivée avec la répète de 9h30

Lever à 7h30, à cause du bruit de la rue. J’ai plus l’habitude. Les coups de klaxon, les gens qui hurlent, le brouhaha urbain, on l’oublie vite. Bon, le temps de prendre une douche, et zou, on part pour le stade.

Il est tôt, mais j’ai repéré la boulangerie hier soir, y’aura de quoi faire un petit déj sur le trajet.

On entend les bassistes qui sont sur le pied de guerre depuis 7h du matin (enfin, y paraît) en pleine action, ça motive !!!!

Arrivé devant l’entrée du stade avec le barda, une dame me demande :

– vous êtes quoi vous ?

avec ma guitare en sac à dos, je réponds que je joue de la flute ! Mais vu son air “j’ai pas compris”, j’abdique et dis que oui, je fais guitare.

Ah, alors, les guitares, c’est par là, faut faire la queue.

Ah ouais, 3 fois, rien, il est 8h40, et il y a déjà 150m de file avant d’arriver aux grilles pour récupérer la paperasse. En donnant une photocopie recto/verso de la carte d’identité, et un papier signé qui valide qu’on accèpte que le Stade de France (l’organisme) ne sera en rien responsable en cas de :

  • vol de matériel
  • dégradation de matériel
  • la faim dans le monde
  • la sauce à la menthe des anglais
  • que Michel Drucker est encore en vie
  • une perte de matériel

On patiente dans la file d’attente. Ca bouge pas vraiment, c’est calme. On discute des morceaux qu’il va falloir jouer, des éditions précédentes ici ou à Milan, ou ailleurs. Chacun raconte son vécu sur cet événement, sur la préparation des musiques, l’apprentissage.

Bon, on a répétition à 10h, il est 10h10, faudrait voir à peut-être commencer à se bouger là…

10h22 : finalement, on a jamais été aussi près de la case “paperasse”.

C’est pas comme si des documents avec une signature, on pouvait pas faire ça en ligne, et signer électroniquement. Le stade de france, qui impose toute la paperasse, n’a forcément pas les infrastructures pour faire ce genre de truc. Comme la photocopie d’une pièce d’identité, à donner en papier…. ils évitent la déclaration à la CNIL, mais on se tape presque 3h de queue en moyenne pour donner 2 papiers, et recevoir un “badge” pour pouvoir entrer au stade de france et un “welcome pack” qui est un sac en tissu contenant une gourde thermos rockin1000 et un exemplaire du magasine Rockn’folk.

Bon, enfin, 10h45, on entre sur le terrain et on va commencer à installer tout ça. Il me reste à trouver ce cable 220V qui me fait défaut. Alors, je pose tout vite fait, et je ressors en courant jusque leroy-merlin pour aller trouver ce cable standard en 2022. Leroy-merlin a adopté la mode ikéa : un rayon long de 23 kms pour parcourir le magasin, rien de plus exaspérant quand tu sais ce que tu cherches, et que t’es pressé. Faut croire que les gens aujourd’hui n’ont rien de mieux à foutre que d’aller flaner dans les rayons des grandes surfaces, c’est tellement “hype”. Las de chercher, je demande à un vendeur ledit cable, en montrant une photo. Ah, si on en a, mais il en reste plus. Une dame a tout pris il y a 1/2h….

Angoisse… pas de cable, pas de répèt, pas de concert.

Je demande à la caisse vite fait si il existe un autre magasin de bricolage dans le coin ?

  • ben oui, à Gennevilliers, c’est à 10 minutes, en voiture
  • ah, à pied ? ben je sais pas !
  • et puis, c’est rien, un uber, c’est 10€ !

J’apprécie modérément le conseil de “ben c’est évident, d’où tu sors toi ?” et je retourne en courant au stade de france. Je vais voir le staff d’organisation en demandant si ils auraient pas un cable 220V en trop, et …. ouf ! y’en a un ! Bon, il veut me le vendre à 20€, et comme je lui dit que je m’en fous, ça me va, il me le laisse comme ça. Ouf!!!! un gros poids qui disparaît. Aller, on va brancher tout ça, et feu !

Les bassistes finissent leur morceaux pendant qu’on fini de se mettre en place. Ca va donner !!!!!

On a attendu, mais on est à bloc, c’est parti pour 2 jours de répétitions, on y va, on y va, on y va !

Attention mesdames et messieurs, dans un instant, ça va commencer ! Installez vous dans votre fauteuil…

Forcément, avec ce genre de morceaux, c’est une avalanche d’émotions qui déboule : entendue 800 millions de fois mais toujours autant appréciée, des souvenirs en pagaille, une atmosphère, une époque, et pouvoir la jouer et partager ça avec autant de musiciens…. On voit le sourire sur toutes les lèvres, les yeux de tous qui pétillent, un vrai bon moment.

C’est parti ! la toute première répète, la toute première chanson.

Alors, c’est bien tout ça, c’est mignon tout plein, mais on est pas là pour verser une larme, on est là pour faire du rock et faire sauter la baraque ! alors, goooooooooooo !!!! Nan mais !

On est pas là pour rigoler, et après un autre monde…. banzaï !

5 morceaux et 1h30 plus tard, on arrête.

Alors, celle là, écoutez là bien, parce que on aura tous une grosse surprise à la fin !

Mais, le temps passe vite quand on s’amuse, et déjà, il faut laisser la place à nos amis batteurs (qui s’installaient pendant nos essais). Ils nous diront après coup : “ouah, ça sonne terrible quand vous jouez”, mais comme on est dans le flot des amplis, ben on s’en rend pas vraiment compte.

On les laisse se mettre en place et commencer pendant qu’on se dirige vers les buvettes pour aller chercher le sac repas. Les repas sont offerts par le stade de france. Bon, ça consiste en un sandwich (type SNCF), une petit barquette de taboulet ou de concombres, un yaourt bio (oui monsieur !) aromatisé (hein ?) et un fruit. Il fait bien chaud, ça ira, mais la légende raconte qu’en 2019, c’était pizza.

Chacun en profite pour faire un peu connaissance avec les autres musiciens autour de soi, et avec qui on va forcément passer 3 jours de dingue. On vient de partout : Allan d’Albertville, Chloé de Paris, Nico de Toulouse, Guillaume de Paris et Bertrand (le batteur) venu avec Nico, Laurent. Des gens tous fort sympatiques avec qui on aura partagé musique et sandwichs 3 jours durant.

Bah, on est pas à un concours gastronomique, profitons plutôt de nos copains aux baguettes qui agrémentent notre sandwich de manière très sympa.

C’est très impressionnant quand on est juste à coté. J’admire !

On se promène autour des autres musiciens, c’est une super ambiance, on oublie tout le reste. La musique nous enveloppe et on déambule dans le stade, écoutant ceci, admirant le talent des autres, profitant de ces moments qui nous remplissent les oreilles.

on se la joue star devant le fond 🙂

En continuant notre balade dans le stade, on profite de la ballade jouée par les claviers. C’est aussi enivrant de les entendre jouer.

Bon aller, c’est pas tout ça, mais regarder les autres, c’est très sympa mais on est pas venus la pour faire le public ! Alors, on y retourne, et on s’y remet ! et oui…

C’est comme ça !

et pis c’est tout. Donc, on rebranche les guitares, on accorde la basse, et 1 2 3 4 !

Hey ! Teachers ! Leave us kids alone !!

Ahhh que d’émotions ! C’est dément. La journée touche à sa fin, il faut dire que ça a commencé tôt, a pris 2h de retard dans les gencives dès le début, et donc là, il est presque 20h, ça commence à faire pas mal pour aujourd’hui. Mais, ah non ? c’est pas fini ? ah, il faut qu’on “répète” l’entrée dans le stade. Ah, bon, ok. Si tu veux.

Et là, commence une activité qu’on ne devinait pas si présente, mais qu’on va faire beaucoup pendant les 2 prochains jours, à haute dose, parce que c’est méga important !

Pour répéter et être tous synchros, on n’a pas de chef d’orchestre réel, on en a un virtuel : on a tous un casque, avec une liaison radio, et un canal par instrument. Du coup, les gens nous donnent les infos à tout le monde en meme temps, ou sélectivement (par instrument) pour dire : on joue celle là, on fait ceci cela, faut corriger ça, etc.

C’est très pratique !

Tellement pratique qu’on se demande pourquoi, mais POURQUOIIIIIIIII ????? ils nous ont dit “la répèt du jour est finie, et on va tous se retrouver au “point info” pour la suite.

Euh, le point info ? dans les coursives du stade de france ? bizarre, mais allons-y. Et voila, 1088 musiciens, qui rangent leur matos, et qui reprennent les escaliers pour aller “au point info”. Il est alors 18h55.

Mais oui, parce que là, on a encore un truc à revoir (mis à part les 10 chansons qu’on a pas faites) : l’entrée dans le stade !!! C’est un truc super important, tu te rends pas compte, des fois qu’on soit pas “classe” pour aller de l’entrée sur la pelouse jusqu’à notre instrument….

Donc, nous voila 1000, à poireauter, à jaqueter dans les coursives. Evidement, c’est pas vraiment calme, c’est même super bruyant. On a du mal à s’entendre quand on se cause, tellement le brouhaha est continue et constant. Donc, on révise notre activité qui va devenir la principale d’ici samedi soir : attendre. Du coup, les instructions pour savoir comment entrer sur le terrain vont arriver.

Une personne avec une pancarte de couleur se promène dans la foule. La seule info qu’on a, c’est de suivre sa couleur. Mais laquelle ?

En déduisant que l’entrée la plus proche de notre place sur le terrain est de couleur jaune, on devra suivre cette couleur. Sans aucune confirmation de personne. Mais bon, il faut que ça bouge là.

oui, on sur le coup, on a pas pensé à regarder sur l’appli…ok.

On a chaud, la journée commence à être longue, et on piétine sur place dans le bruit. 19h40. Rien de neuf.

20h10. toujours rien de neuf.

20h30. Ca bouge !!!!! enfin, plus personne n’espérait. On se dirige vers les escaliers de secours pour descendre au niveau inférieur.

Un des tunnels intérieurs du stade.

Finalement, nous voila tous entassés devant l’entrée du terrain, à patienter. Fort heureusement, une petite attente de 15 min nous permettra de faire notre entrée sur le stade…vide.

Ca vallait le coup d’attendre tant.

Donc, c’est pas vraiment un truc dément. Reste à bacher et tout protéger pour la nuit, et on quitte le stade.

tout est rangé, baché pour protéger de la rosée du matin.

N’ayant aucune répétition organisée le soir, on se retrouve au bar-resto de l’autre coté de la rue, pour déjà partager une bière et faire un peu plus connaissance entre nous. Ca restera un bon moment très sympa, la première bière du séjour entre nous. Après un burger-frites aimablement préparé par la cuisto, on ira se coucher peu avant minuit, certains devant rentrer sur Paris.

A demain.