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  • Stade de France – Rockin’1000 – jour 3 – le concert

    Samedi matin, reveil en vrac à 07h10, la fatigue est bien là, mais on va pas se laisser abattre à la dernière seconde, aller, c’est aujourd’hui le concert, ça va donner !!!! Mais d’abord, une douche s’impose, pour décrasser les idées et le corps.

    Un petit coup de fil chez moi, pour prendre et donner des nouvelles, et là surprise :

    – t’as vu que t’as répétition aujourd’hui ?

    – hein ? euh ? quoi ? non.

    – bah si !

    mmm, ok, effectivement, c’est indiqué répétition à 14h30 pour tout le monde. Bon, évidemement, 14h30 dans le fuseau horaire du SdF, ça fait en réel, du 16h bien tassé. Donc, tranquille.

    Je range les affaires, je prends mon temps. Je dois libérer l’appart pour 11h, mais je serai parti avant. La mission du matin, c’est d’aller dans Paris chez Woodbrass.

    La répétition d’hier soir était super fun, très délire. On a joué, sauté dans tous les sens, fait les pitres avec les autres guitaristes, fait aussi de la batterie en partageant les toms basse avec les batteurs, mais j’ai constaté que mon cable de guitare était un peu short. Alors, il m’en faut un de 10m. Donc, en route pour le centre ville.

    En chemin, un petit coup de fil à Nico qui souhaitait aussi pouvoir étendre son rayon d’action sur le terrain. L’idée est de voir où trouver un cable de 10 mètres, et d’en prendre pour l’autre, si on trouve. Il confirme pour lui, mais n’est pas sûr pour Allan. On avise en court de route.

    9h40, Bon, c’est parti, la guitare sur le dos. J’ai un petit 1/4h à pied jusqu’au RER, et ensuite, un peu de trajet jusque la villette où se trouve le magasin. Un petit peu de trajet en RER et en métro, on peut pas dire que ça m’avait manqué, mais bon, c’est calme pour un samedi matin.

    J’aurais du descendre à “Villette”, mais j’ai fait “Jaurès”. Y’a 4 stations de différence, et j’étais pas super reveillé, vu que le magasin est “avenue Jaurès”, bah, voila. Bon, la marche m’a fait du bien, et je suis arrivé pile à l’ouverture de Woodbrass à 10h30.

    Les cables de 10m en poche, quelques jeux de corde pour guitare en plus, et c’est tout bon. Aller direction maintenant La défense, je dois y retrouver ma famille avant l’entretien de mon grand gamin, entretien pour une école supérieure.

    Le trajet se fait bien, je suis simplement étonné d’entendre dans le métro qu’il y a des pick-pockets. En 4 langues : français, anglais, allemand et japonais. Ca et les annonces informant que le masque anti-covid non porté (du tout ou sur le nez) sera passible de 135€ d’amende. Bon, visiblement, dans le métro, tout le monde s’en fout.

    Petit repas sur le pouce, en famille, ça fait du bien. Je les laisse de ce coté de Paris pour récupérer la voiture et repartir pour le SdF, préparer pour garer la voiture en prévision de l’après concert, pour repartir avec le matériel.

    Les quais de seine, pour rejoindre l’A86 sont juste un gag. 15 km en 36 minutes. C’est comme le métro, ça me manquait pas du tout du tout. Mais bon, j’arrive au stade, et depuis la voiture j’entends les voix des chanteurs. Je pense à eux qui sont sous le soleil, le thermomètre de la voiture indique 31°c. Les pauvres, en plein soleil, c’est pas la joie. Je passe les contrôles pour entrer avec la voiture, vérification du badge, du coffre de la voiture, et on entre dans les méandres du stade.

    Alors, la “procédure” c’est de prendre les instruments dans la voiture qui se trouve dans le SdF. Sortir par les sorties qui donnent sur le parvis, et repasser au contrôle pour entrer dans le SdF. J’ai toujours pas compris la logique, sachant qu’en interne, ça communique et que le parking était P3 était réservé aux musiciens….

    Bref, je re-entre dans le stade à 14h55, à peine en avance pour la répétition de 14h30.

    Ne voyant pas de tête connue, je retourne en direction des gradins faces aux chanteurs et chanteuses qui donne de la voix sous un soleil de plomb. Je compatis, ça doit pas être facile pour eux.

    c’est toujours aussi saisissant les voix, incroyable !

    paradise city, on finira le concert par cette musique. trop trop bien.

    la répétition des chanteurs se termine vers 15h40, les pauvres doivent être exténués. J’ai profité du spectacle, je vais retrouver les copains de l’autre coté du terrain, ça va bientôt être à nous, enfin, en théorie. Et là, Chloé qui nous annonce : ben non, j’ai demandé au staff, et en fait, on va pas répéter, on a pas le temps. Le seul truc qu’on va pouvoir répéter, c’est de faire l’entrée sur le terrain.

    Décidément, ça me dépasse, je suis pas venu là pour faire un défilé, mais pour jouer. Enfin….

    17h, tout le monde est rassemblé dans les coursives, autour du “point info” pour faire encore une entrée sur le terrain. Encore…. c’est vrai que c’est le truc qui va durer environ 30 secondes au début du concert, et que c’est vraiment le point essentiel à pas rater. Je pige pas.

    On se plie donc à la procédure et on refait cette entrée. Ca vallait le coup, parce qu’à peine sur le terrain à 18h, on s’entend dire que à partir de 18h15, l’accès au terrain nous est interdit. Donc, il faut avoir tout rangé, débarrassé, mis en ordre avant ! Et à 18h14, le staff vient nous presser de finir et de partir, c’est important d’être dans les temps. C’est une évidence depuis 48 heures.

    Rangement effectué, on se dirige vers les buvettes pour récupérer notre repas. Bon, classique sans surprise, sandwich format sncf, fruit, crudités et un yaourt. Pour changer, on va sur les marches qui montent jusqu’aux gradins, et on admire la foule qui se masse devant nous. On n’a aucune idée de l’état de remplissage du stade à cet instant, mais vu le monde dehors, ça se remplit. Par contre, il est 18h45, et si tout le stade doit être rempli (comme indiqué sur les sites de vente de billets) faudrait peut-être activer un peu pour faire rentrer tout le monde. Enfin, avec le stade qui se remplir, la pression monte un peu, mais on reste tout zen, on discute de tout et de rien.

    19h10, le service de sécurité du stade vient nous intimer l’ordre (si si, sur ce ton là, c’est pas une gentille demande polie) de partir des gradins et d’aller dans les coursives. Sans autre forme de procès, ni de politesse. Je conçois l’angoisse des problèmes de sécurité quand on rassemble 55000 personnes d’un coup comme ça, mais nous les musiciens, ça fait 3 jours qu’on squatte ici, alors un chouilla de respect, ça n’aurait fait de mal à personne.

    20h, je partage une bière avec Nico, Guillaume et d’autres. La tension monte, mais on est tous sereins, tous prêts, tous contents. Mais on attend….

    Et là, rien que du très classique depuis 2 jours : patience, pétinage, brouhaha, attente.

    On se retrouve dans le tunnel d’entrée vers 21h00. Plus qu’une demi-heure avant d’entrer en piste, et tout le monde est un peu survolté, on va s’éclater.

    Je remarque l’équipe de soin derrière nous. Ils sont comme nous, ils attendent. Je vais les voir.

    Alors ? vous êtes prêts ? dis-je en plaisantant.

    – oui, nous oui, mais vous ?

    – ah ben moi, impec, à fond, mais je vais pas bosser moi

    – oui mais nous, on est là pour vous, que pour les musiciens uniquement.

    Je leur ai fait une petite révérence, ça les a fait marrer. Et je leur demande si ils vont profiter du spectacle, mais :

    – non, on a interdiction de regarder, on ne peut pas. Si on se fait gauler, le prochain coup, ça sera pas nous sur le terrain.

    Je reste un peu interloqué. La discussion se finit sur une petite plaisanterie, et surtout un grand remerciement pour leur aide en cas de besoin.

    Le concert démarre. On entend la foule, la voix de Philippe Manoeuvre qui raconte ses blagues avec les 6 cordes et les 5 doigts, etc…. Ca chauffe tout le monde, mais ça m’exaspère un peu. Mais bon Phiphi fait son show, on y reviendra après.

    Voila, on y est, on entre par groupe, en fonction de l’instrument sur le stade. C’est vraiment un moment délirant, magique, grandiose et super intense. 55000 personnes qui font du bruit, c’est vraiment détonnant.

    Et c’est parti ! on se met en place, pendant que Philippe blablate des trucs dont on ne prète même pas attention, non. Le clic dans les oreilles est bien plus important pour nous. Et là, on entend “Song start – Won’t get fooled again”. Tous se mettent à sourire, y compris moi. On y est ! On y va !

    Space Oddity – David Bowie

    Pendant la chanson “Space Oddity”, les guitares ne jouaient pas. C’était comme ça à Milan en 2019, rien de surprenant, c’est une chanson pour les claviers et voix principalement. C’est très fort en émotions, et comme on ne faisait rien (les guitaristes) on s’est dit qu’aller faire taper dans les mains, ça serait cool.

    Donc, on quitte tous notre place, et on se dirige vers le public. Aucun d’entre nous n’avais l’intention d’aller dans le public, mais devant et de les encourager à taper dans les mains. C’était une idée pour avoir un lien avec le public, c’était plutôt cool.

    Pendant 62 secondes….

    Au bout de la 63è seconde, on entend notre gourou nous parler sèchement dans le casque. Il dira : “Guitare droite, qu’est-ce que vous faites ???

    ce n’est pas la fin du show, n’allez pas voir le public.

    Retournez à votre place tout de suite.

    Retournez à votre place, c’est pas beau ça !”

    On savait qu’on risquait une enguelade, et alors ? On a voulu profiter du moment. Quand à la dernière phrase, je pense que c’est elle qui m’a le plus choquée : “c’est pas beau” !

    Euh, dis donc mon grand, on est là pour jouer du rock’n’roll, alors si tu voulais faire du rayon “joli”, fallait aller voir un ballet de classique !

    Les musiques s’enchainent à un rythme dingue, une ambiance de folie à chaque fois. On est extatiques, le public nous renvoie des cris et du son à chaque fin de chanson, ça dynamise tout le monde. C’est magique, extra, y’a pas vraiment de mot pour décrire ça.

    Déjà les deux tiers du concert sont passés. Le public aclame M qui vient jouer avec nous. Notre invité, c’est M, c’est classe. Evidement, Philippe fait sa bafouille pour l’introduire au concert, et c’est parti pour Mojo. Ca fait son petit effet, le public hurle tout ce qu’il peut.

    On enchaine avec le medley de 12 minutes. Ca balance, et ça met une bonne ambiance, même si on peut pas vraiment ranger ça dans le rayon “rock n’roll”.

    “Alors Mathieu, ça fait quoi de jouer avec 1088 musiciens ?” demande Philippe.

    Ben, déjà, c’est lui l’invité, alors c’est plutôt aux musiciens qu’il faudrait poser la question.

    “C’est magique, c’est vraiment très beau, on sent l’amouuuuur de la musique, on ressent la grande famille, c’est vraiment super, merci à vous” répond M.

    Etrangement, ce micro dialogue était 100% le même qu’hier à la répétition générale. Mot pour mot, intonation pour intonation, même rythme, même phrasé. Alors….. c’était improvisé pendant la répét, et tellement c’était bien, vous avez refait la même, ou c’était du “appris par coeur” et ça récite sa poésie à la maîtresse ?

    Du coup, vu du public, c’est “woaaaa, l’est trop chou, c’est trop beau” + coeur avec les mains.

    Vu de dedans, ça fait plutôt “je fais mon show, et vous y croyez tous”.

    Et ça enchaine : “Alors Mathieu, tu vas pas partir comme ça, tu peux nous faire un petit morceau en acoustique ?”

    Euh, dis donc, c’est le concert de qui là ? Je veux pas faire de jalousie, aucunement, mais bon, Rockin’1000, c’est à la base un groupe de tarés qui fait un boeuf géant pour que les Foo-fighters viennent faire des concerts en italie. Pas pour faire la promo de Paul ou Jacques !

    “Oh ben oui, je vais vous faire un petit truc”. Et du coup, là, M joue solo. En soit, c’est pas super génant, mais ça devient hyper frustrant quand il finit, et qu’on s’entend tous dire dans le casque :

    “Alors la les gars, on va supprimer ACDC – Hell’s bells, parce qu’on aura pas le temps !”.

    Malgré la lumière colorée, on lit l’incompréhension et la consternation sur tous les visages. Comment ça tu vas sucrer ACDC ?????? nan mais on est venus jouer du rock, alors si tu veux sucrer un truc, tu vires les Rita ou Oasis ou encore M, mais pas ACDC, bordel !!!

    Sans nous laisser le temps de réagir, le clic reprend “Song start – Seven nation army”.

    Un peu déboussolés mais bon, on reprend chacun ses marques et on mets les doigts au bon endroit sur le manche. Les batteurs sont déjà lancés ! Ce tube, on s’éclate, on les rejoint (physiquement) pour qu’ils nous passent une baguette et qu’on tape avec eux.

    La guitare dans une main, une baguette dans l’autre, on se déchaine, c’est trop bien.

    Et on va terminer par un morceau mythique de toute une génération : Paradise city.

    Une vague d’émotion déferle, c’est vraiment très très intense. Cette musique, cette ambiance, on plane tous un peu là.

    “Et voila, c’est fini, vous pouvez aller saluer le public”. En fait, tu nous l’aurais pas dit, ça aurait rien changé, on y était déjà parti !

    Et là, incroyable, les gens aussi excités que nous, des poignés de main à n’en plus finir, des sourires partout, de l’émotion. J’ai du faire la bise et des acolades à 60 personnes en moins de 3 minutes, c’est pas hyper covid-proof, mais là, on était tous ailleurs, le public comme nous même.

    L’après concert

    Quand c’est fini, passé le salut du public, faut ranger. On revient tous à notre place, on se fait encore des acolades entre nous, et puis, il faut ranger. On va pas passer la nuit là non plus.

    On court chercher les diables, houses, sac, sangles, dans la salle dédiée au rangement, et on redescend sur le terrain.

    Ayant tout ressanglé, tout attaché sur le diable, je pousse tout ça vers la zone dédiée à la récupération pour les musiciens. J’entends la consigne dans un talkie-walkie : les musiciens doivent impérativement repasser dans le stade et retourner au parking par l’extérieur, hors de question de les laisser traverser en intérieur.

    Je sais toujours pas pourquoi, mais le temps de ressortir, de récupérer la famille, de retourner à la voiture, et de suivre le “fléchage” interne du SdF, ça nous aura pris …. 1h10 entre le moment où je suis sorti du stade à pieds et le moment où j’ai mis le matériel dans la voiture.

    A mon avis, y’avait plus simple, plus efficace, mais j’ai probablement pas toutes les données en main.

    Puis le retour en voiture, le lendemain. 550 kms, avec les musiques dans la tête, les doigts qui dansent sur le volant. 8 jours après, je chante encore “Born to be wild” sur la moto en allant au boulot….

    Les t-shirts officiels avec des bourdes, c’est collector 🙂

    Le bilan

    3 jours de dingues, des émotions à la pelle, par wagons, des rencontres avec des gens extras, tous des passionnés, rien que des passionnés, de tous horizons, de tous métiers, de toutes vies. Rien que pour ça, c’est une expérience à faire, c’est extraordinaire !

    Merci à Fabio, l’italien créateur du concept ! Merci à l’organisation et au personnel du SdF, toujours là pour nous aider. Un immense merci à tous les autres musiciens, sincèrement.

    Mais le prochain coup, moins de M (qui pirate le concert, c’est pas le tiens, grand) et de M (Manoeuvre) qui fait son speech pour se la péter. La boite à fric, c’est pas le concept du truc. Je sais qu’il faut financer, mais rien que les places du public, je vous laisse faire le calcul….

    De supers moments, des émotions authentiques, dommage que ce fut entamé par ces désagréments, tant au niveau de l’attente (qu’on avait pas eue à Milan) que du reste. J’ai un peu le sentiment déplaisant qu’un groupe de passionnés a été utilisé pour faire du show, du fric, et de l’esbrouffe. C’est un sentiment tristement amer qui ne veut pas partir, bordel de M….crotte.

    Et alors, refaire Rockin’1000 ?

    Alors là (presque) où tu veux, quand tu veux.

    Au SdF ?

    Oula, je ne sais pas, je vais y réfléchir.

    C’était moins impressionant à Milan, mais peut-être plus authentique dans l’esprit.

    Bon, Je te laisse, j’entends les cloches de l’enfer qui résonnent…

    Les photos des musiciens, c’est par ici !


  • Stade de France – Rockin’1000 – jour 2

    La journée commence dans le bruit et le soleil. De bonne heure, le vacarme de la nuit avec les voitures et klaxons laisse la place au vacarme du jour avec les voitures et les klaxons et les gens. En route pour la 2è journée au stade, encore des répétitions très sympas, ça va être encore une super journée.

    Le temps est calme, le soleil monte, va faire chaud.

    Les 5 minutes de marche jusqu’au stade permettent de se rendre compte d’une chose : il est 8h30 du matin, et il fait déjà chaud. Pas une ride sur l’eau, pas d’air qui bouge, ça promet quelques moments un peu “à rotir” sur la pelouse du stade.

    Bon, pour rotir dans le stade, faut déjà y entrer. Et là, pourtant arrivant avant l’horaire demandé de “9h” afin de répéter à 10h, on voit…..

    Le temps de faire la queue pour la vérification des sacs divers, on profite de l’ombre des arbres sur la place. Je ne vois pas pour l’instant mes acolytes d’hier, mais soit ils sont déjà entrés, soit ils poireautent un peu après moi dans la file.

    Ca prend quand même 20 bonnes minutes pour passer le controle des sacs, et la fouille, des fois qu’on aurait déguisé un fusil en guitare, ou que avec ces températures, on cacherait une machette sous le t-shirt. Ce matin, le personnel de sécurité est un peu tendu, je ne sais pourquoi. On me signale que mon acréditation accrochée au passant de ceinture (parce que j’ai pas envie de faire une rayure sur ma guitare en la portant autour du cou) ben c’est pas autorisé. Et que le prochain coup, si je l’ai pas “comme il faut” je rentre pas dans le stade. Euh…. il est pas 9h, va falloir se détendre là….

    Le contrôle des houses d’instrument et des poches…

    Anecdote : certains arrivent et grillent tout le monde dans la queue en disant “pardon, pardon, je dois passer je suis chanteur !”

    Ah tiens, est-ce un subterfuge pour passer plus vite, ou alors, y’a vraiment des chanteurs parmi nous ? On ne les a encore pas découverts….

    Entrons dans le stade…

    On doit récupérer les casques audio, qu’il faut rendre à chaque fin de répétition, pour qu’on nous les recharge. C’était un peu plus simple à Milan, mais bon, c’est comme ça ici.

    en piste !

    Finalement, ce matin, c’est cool, je suis sur le terrain à 9h10, il reste 50 minutes avant le début de la réunion, j’en profite pour faire un petit tour vers les gradins, histoire de pouvoir prendre une photo pour la famille qui sera là demain soir. Bon, on se rend compte que de là-haut, on distingera pas vraiment ceux qui sont en bas.

    je serai là. Enfin, de nuit avec l’éclairage, personne ne le verra.

    10h30, on est à l’ombre, y’a un peu d’air dans le stade, et beaucoup ont pas chaud. Le soleil ne sera sur nous que peu avant midi, alors d’ici là, va falloir se bouger un peu. “Seven nation army”, ça devrait permettre de se réchauffer !

    po po pooo po po poooooo pooooooo

    Ah, et donc, maintenant, y’a des “réglages à faire”. Ok, mais lesquels ? On ne saura pas. Mais pendant une bonne 1/2h, on ne saura pas. Oui, mais bon, on est pas là juste pour faire joli, on est venus pour jouer là, et avoir fait à peine une chanson en 1 heure, on peut pas considérer que le rendement est démentiel. Mais comme on ne sait pas ce qu’il faut attendre, on en a un peu marre, et on va se balader sur le terrain. Prendre un peu de joules dans la zone éclairée…

    oui, restez concentrés un peu, ça fait 3/4h qu’on vous le dit…

    Plusieurs se demandent si on aurait le temps d’aller chercher le barbecue chez Leroy-merlin ou si on va rejouer tout de suite. Ah, on va s’y remettre ! Dingue, on était déjà sur le départ pour Leroy. Alors, on joue quoi ? “M” ! Ah, ok, bon, zou, c’est parti. Mais faut également répéter la chorégraphie (qui nous avait été envoyée avant de venir sur Paris).

    Aller, bouge ton corps….

    Mais manifestement, elle est trop compliquée. On arrive sans soucis à mémoriser 20 morceaux de plusieurs minutes, mais faut croire que ça, c’est pas dans nos cordes….

    Alors les gars, on va faire plus simple. Vous regardez ?

    Tout le monde il a compris ? Oui, les lunettes, c’est indispensable, oui.

    Voila, maintenant, on va jouer… ah non, pas tout de suite, on va attendre un peu avant.

    ouais, ok, mais il est déjà 11h30 là, et si on continue à ce rythme, le concert sera prêt le 14 mai 2023

    Voila donc le moment où l’on est informé de la première chanson et de la dernière chanson du concert. On commencera par “the who” ! Ca va donner. On est tous chauds là, on en veut, et tout le monde se lance.

    Won’t get fooled again !

    Bien sympa à jouer, mais pas simple, les accords tombent à coté des temps, c’est un coup à prendre. Faut juste se concentrer un peu. Et pour suivre, la dernière chanson du concert. Mais je vais pas vous la dévoiler maintenant. Patience (et ouais, ça fait ça….)

    On pourrait se dire que c’est une répète éclair, mais non. Elle a duré 2h30, on a joué 4 morceaux. L’ouverture et la finale, avec avant les morceaux de M : Mojo et le medley. Plusieurs fois, parce que cet après midi, on va répété avec M. Chedid en personne, du coup, faut que ça fasse sérieux, pro. Oui, mais bon, on a appris ces 2 chansons comme les 18 autres, sans distinction, c’est pas parce qu’il y a un musicien supplémentaire que ça va changer quoi que ce soit. Mais bon, la “prod” à l’air (stressée) d’y tenir, donc, du M, tu aimes hein ? ben reprends en un peu. Encore. Encore qu’on te dit.

    Tout ça pour s’apercevoir que il commence à faire faim à 13h30. Bizarre, on devait finir à midi. C’est pas grave, mais c’est ceux qui devaient répéter à midi qui vont être déçus.

    C’est globalement calme, tout le monde attend de voir ce qui va se passer.

    Dégustation du sandwich en attendant les répétitions des chanteurs. Ca commence fort par le groupe “The who” la première du concert. Au début, c’est “A capella” je vous laisse découvrir. Saisissant de plaisir !

    la toute première écoute des chanteuses et chanteurs, un régal !

    Ca décoiffe ! c’est géant, merci les voix !!!! et bravo, on est tous conquis !

    les frissons…..

    c’est vraiment un régal, on ne s’en lasse pas, c’est juste énorme.

    on est tous scotchés !
    tu perds ton sang froid….
    Ca c’est du rock ! Booooooooooooorn to be wiiiiiiiiiiiiiiiiiiiild !

    Bon, ce passage de chant nous a tous revigoré après les longues attentes de la matinée, on va se bouger un peu.

    On profite pour prendre notre temps, et aller voir le stand “boutique” dans les coursives du stade, où l’on va trouver T-shirts, sweats, casquettes autocollants, mediators et autres. Evidement, on est 1000, moins ceux qui répètent à l’instant, mais pour 2 tables et 4 vendeurs, y’a un peu de queue. Et c’est pas plus mal, ça permet de papoter avec les gens devant nous. Oh ! des chanteuses !

    Mais alors, c’est pas un mythe ? y’a vraiment des chanteurs avec nous ?? Parce que, il faut dire que depuis qu’on a mis les pieds sur le terrain hier matin, on en a pas entendu aucun…..

    Il est vrai que répéter du chant quand à coté de toi, il y a 250 amplis de guitare et 250 batteries, forcément, c’est pas évident. Mais alors, où ce petit monde se cachait-il ???

    Et pendant ces 10 minutes d’attente au stand “souvenirs”, on apprend des choses qui nous laissent quelque peu perplexes.

    Pour nous (les batteurs et grateux), les répétitions étaient plutôt cool, tranquille, voir même parfois un peu ennyueuses, mais rien à voir avec les leurs ! Les chanteurs ont eu droit à un régime limite militaire : de 9h à 19h, dans une salle du stade, isolée du bruit, à l’écart.

    Et la gourou chanteuse est présentée comme étant plutôt très directive et très stricte. La fausse note se voit grattifiée d’un lancer de chaussure. Pas de pause dans la journée, à part le break d’une 1/2h pour le repas. Sinon, on répète, on répète, on répète.

    On se regarde un peu consternés. Mais euh, ok, faut répéter, mais avant de venir, tout le monde l’a fait chez soi, donc, c’est quoi cette perfection demandée qui tire à l’obsession ??? Personne ici n’est un professionnel de la musique, c’est d’ailleurs une des clauses d’acceptation de participation : ne pas être musicien professionnel. Alors ?

    Et là, comme si on n’était pas suffisament abasourdis, cerise sur le gateau : elles nous explique “la séléction des chanteurs”.

    – Hein ? quelle séléction ????

    – Et ben, ils (l’oragnisation) se sont mis à 3-4 devant nous, et nous ont choisi !

    – ????

    – mais oui, pour les caméras, comme ça va être filmé, ils ont choisi ceux et celles qu’ils vont mettre devant. En gros, ils ont fait leur marché comme pour un casting de mode….

    On expose notre incrédulité et notre indignation, en expliquant que c’est pas ça l’esprit du concert. C’est que d’où que tu viennes, de quelque milieu que tu sois, tu sais jouer pas trop mal, alors viens !

    C’est pas un concours de miss univers pour passer à la TV !!

    On arrive finalement au stand de vente de t-shirt, casquettes. Je crois que le petit jeune qui m’a informé des prix des articles n’a pas compris ma réplique : un autocollant 5€ ? mais vous attachez votre chien avec des saussices !!!

    Cette expression française date un peu, il est vrai. N’empêche.

    On fait malgré tout notre shopping, oui, on est faibles…. et on s’interroge sur le “sac de bienvenue” que Allan s’est fait piquer à peine arrivé sur le terrain. Peut-être au point info, peut-être en reste t-il ? Nous allons voir. Et oui, soulagement, il en reste, Allan retrouve le sourire et nous aussi. Mais pas longtemps.

    En discutant avec une personne du SdF, nous apprenons que nous aurions du avoir un petit livret qu’elle a elle-même composé pour nous expliquer comment allaient se dérouler les 3 jours. Et que surtout, surtout, ce soir après la répétition générale, il faut absolument prendre l’accréditation pour demain !

    – euh, pardon pardon, quelle accréditation ? on en a déja une ???? non ?????????

    L’accréditation “répétitions”

    Oui oui, vous en avez déjà une ! mais c’est que pour les répétitions.

    Incrédules et étonnés, on regarde tous notre fiche et, oui, effectivement, personne n’avait prété attention au mot “répétitions” écrit en haut. On récupèrera donc la “définitive” après la répétition générale de ce soir.

    Assez étonnés, mais n’ayant pas de choix, on se plie à l’organisation. Les questionnements sur le pourquoi vont bon train, des hypothèses les plus simples aux plus folles.

    Mais diantre, il est déjà 16h30, on devrait se diriger vers le terrain, en faisant un crochet par la récupération des casques audio. Et voila, 10 minutes plus tard, nous sommes parés. Sous le soleil, au taquet, on y va !!! aller, feu !

    Et la répétition de 16h30, là, c’est une importante, parce qu’on va la faire avec Matthieu Chedid. Donc, un peu de professionalisme s’il vous plait, faut que ça soit nickel. Bon, sauf que on la commence par…. rien. Au bout de 10 minutes qu’il ne se passe rien, on décide de tout poser et d’aller se mettre à l’ombre, histoire de pas se dessécher sur place. Le soleil est là, bien là, pas un nuage, et ça fait un peu marmitte.

    On en profite pour aller prendre quelques images de-ci de-là, patienter autrement.

    Mais tout le monde est dans le même état. L’attente est longue, on s’ennuie, on se fait régulièrement rappeler à l’ordre qui dit de retourner à nos places et d’être prêts.

    Fort bien, fort bien, mais nous on est prêts depuis environ 1h30, alors bon, le jour où tu te décides à jouer, il nous faut 30 secondes pour démarrer. Alors, on poireaute depuis 90 minutes, tu pourras patienter 30 secondes, non ?

    Ou est Charlie ?

    Le soleil descend un peu, on se retrouve à l’ombre, alors, on retourne chacun à sa place. Marre de faire l’épouvantail debout, je m’allonge par terre, ça en fait marrer certains. Tout le monde discute, on dirait une pause café en terrasse d’un bistrot, mais sans les cafés.

    Ah, mossieur va jouer à la suite 5 instruments différents. Bon, ok, si tu veux. Commence par la batterie, parce qu’avec des chevilles pareilles….

    18h. Sachez qu’on est toujours prêts, même si là, ça commence à nous gaver un peu. Mais on est prêts, enfin, faudra se grouiller pour pas louper l’apéro quand même.

    18h10, ah ! ayé, on y va ! Alors, le morceau, c’est “Mojo” de M. Go ! et au bout de 10 accords, stoooooooooop ! Y’a un truc qui va pas. On arrête !

    Petit couac. Dans les casques, on entend à ce moment : faudrait jouer ça et ça à ce moment là. C’est pas ce qu’ils font. “ils”, c’est nous. La discussion est entre M et l’organisation. Puis, signal de couper la voix dans les casques, il doit y avoir un truc qu’on doit pas entendre.

    Mais bon, comme le micro de je sais pas trop qui capte encore, on a quand même le son. A priori, une version modifiée de ce qu’on devait jouer fut écrite par M (qui avait déjà bossé dessus) mais cette dernière version ne nous a pas été transmise.

    “donc là, faudrait changer……..” et on a pas eu la fin, ils ont du se rendre compte que l’audio n’était pas coupé.

    Mais euh, dis donc, entre toi qui est pro et nous des amateurs, faire un changement pour 1000 personnes là, ou un changement pour une personne, c’est quoi qui va être le plus simple à mettre en place ? hein ?

    Bref, après 15 minutes de concertation (pour eux) et donc 15 minutes de “je prends racine” pour nous, on s’y remet.

    Aller, 3 fois “Mojo”, et 2 fois le medley de M de 12 minutes, et la répétition est finie pour l’heure.

    L’heure, qui donne déjà 19h45.

    Consigne dans les casques cette fois : bon, vous allez tous manger, dépéchez vous, parce que faut :

    1. faire le ménage sur le terrain : pas de sac, de cable qui traine, de house, de rien ! propre qu’on vous dit !
    2. vous mangez pour être à 20h15 pétantes au “point info” pour la répétition de l’entrée en scène et la générale qui suit.
    3. sauf les batteurs “droite” (section droite). Vous vous restez là.

    Pourquoi eux ? aucune idée. Mais la chaleur, l’attente, la fatigue ont eu raison de notre motivation. Et là, entendre que pour dans 30 minutes, faut être de retour après avoir fait la queue aux sandwichs, ingurgité tout et zou on revient, y’a une grosse grosse envie de citer les 2 derniers mots de Rage against the machine (je vous laisse chercher) et de prendre son temps.

    Coup au moral, baisse de motiv, on est tous un peu assommés par cette après midi à pas faire grand chose.

    On savoure…

    On savoure le sandwich mais surtout la prestation des batteurs “droite” qui font question-réponse avec un batteur furieux frappadingue. C’est très sympa, mais quand ils finissent, ils devraient avoir mangé-rangé-changé en 10 minutes….

    Oui, parce que la répétition générale du vendredi soir, c’est avec le déguisement du samedi soir. Ils vont filmer des images le vendredi soir, surtout focalisées sur les musiciens (vu que le stade est vide) pour intégrer les images dans la vidéo finale qui sera aussi tournée demain soir. Rien d’extra, mais nous, faut qu’on soit…. en tenue.

    Après ce repas, on a tous un peu de flemme de se bouger et un peu d’animosité contre cette organisation. Ok, c’est compliqué de gérer 1000 personnes, enfin, elles sont quand même autonomes, c’est pas 1000 gamins non plus. Et surtout, à Milan en 2019, c’était pas tant compliqué. Alors ?

    On quitte la scène

    Et là, zou, on se traine jusque le “point info” pour aller faire (encore) l’entrée au stade. Mais bon, cette fois, on est rodé, on connaît le chemin, ça devrait être moins le cirque.

    Faut quelques watts pour faire sonner tout ça…

    20h40 au point info. Oui, on est en retard, mais comme chacun dit “on est quand même en avance”. Ca reflète un peu l’ambiance de dents qui grincent. Et on attend de descendre. On a tous chaud, on est tous à piétinner et encore attendre, on en a tous marre, c’est pas le meilleur moment. Il y a toujours ce brouhaha continu, mais vers 21h, on commence à descendre les escaliers de secours pour aller au tunnel d’entrée sur le stade.

    Y’a pas vraiment de vigueur dans les pas de chacun, tout le monde est un peu claqué, on y va tous. Certains essaient de mettre de l’ambiance en tapant des pieds et chantant “we will, we will rock you !”. Ca prend un peu, quelques secondes, et puis ça se tasse.

    L’heure tourne, c’est la seule qui fait quelque chose là. C’est la seule qui avance, nous on piétine sur place. Il fait encore plus chaud dans le tunnel. Faut dire que 500 personnes, ça dégage un peu de chaleur. On tourne en rond, on en a marre, on veut y aller, mais on est las.

    21h25 “Bonsoiiiiiiiiiiiiir le stade de france !” Entend on à travers les rideaux. Ah, petit regain d’énergie, on va y aller. Ouf. Ou pas. Il faudra effectivement attendre 21h47 pour pouvoir bouger et entrer sur le terrain. Pendant ce temps, il devait y avoir des répétitions du speech de Philippe Manoeuvre qui fait des blagues à 2 balles sur le nombre de cordes et de trou du culs pour faire du rock. Enfin, il cite Keith Richards…

    Et ça y est, on entre (enfin !) on va pouvoir se lacher un peu. La motivation est basse, mais au bout du premier morceau, tout le monde est remonté à bloc, on est galvanisés, on saute dans tous les sens ! Ca fait du bien !

    un petit avant goût de demain…

    Une des chansons, c’est “Lithium” de Nirvana. A priori, on l’a jouée un peu trop “gentille”. Alors, on entend dans le casque :

    “mais c’était mignon tout plein ça mes petits chats, vous avez bien fait tourner ce morceau de Nirvana, c’est bien, vous vous êtes fait plaisir !”

    et d’ajouter :

    “mais sinon, vous avez déjà entendu du Nirvana ? parce que là, vous m’avez fait ça tout mignon, merci mes petits chats, mais demain, ça serait cool si vous pouviez me la jouer façon… Nirvana, quoi !”

    Rage against the machine

    Les 100 minutes de la répétition passent à une vitesse de dingue ! On enchaine les morceaux, c’est ryhtmé, ça bouge et on fini la dernière sans même s’en rendre compte !

    Tellement s’en s’en rendre compte, qu’il est déjà 00h25. Oula…. forcément, à tout commencer en retard dans la journée, ça fini pas en avance le soir. D’autant que c’est pas fini. La, on remballe les amplis sous les baches, on range les cables, on ramasse le matériel et ensuite, il faut aller rendre les caques audio pour les laisser recharger et avoir l’accréditation pour demain.

    Et là, on remonte les escaliers et …. logique…. il y a 150 mètres de queue pour rendre le casque et obtenir le sésame. 0h30.

    Les questions se posent : mais pourquoi un tel cirque ? comment on va faire pour rentrer en RER ? le dernier étant dans 10 min, c’est le RER ou l’accréditation pour demain. Le choix est vite fait.

    Mais, ça ajoute à l’amertume. Pourquoi attendre le dernier moment pour délivrer une accréditation pour le samedi ?

    Ah ! pour être sûr que ceux qui vont faire le concert auront bien participé aux répétitions et surtout à la répétition générale du vendredi soir. Nan mais sérieux les gars ?????!!!!! faut arrêter votre délire là ! Tous, on est :

    • passionnés
    • volontaires
    • motivés (quoi qu’à cette heure, on se demande un peu)
    • on vient la plupart de loin et on se démerde pour venir
    • on se démerde pour se loger
    • on se démerde pour être présent
    • on vient jouer gratos

    Et vous osez encore là jouer au petit cheffaillon qui va controler qu’on a bien fait nos devoirs et bien suivi tous les cours ?

    Un sentiment de “foutage de gueule” s’ajoute à la journée un peu chiante, et la fatigue aidant, on l’a tous un peu mauvaise pour le coup. On vient tous là en amateurs passionnés et motivés et on ressent un grosse frustration d’être un peu pris pour du bétail, la pillule est un peu dure à avaler.

    Mais bon, n’ayant pas le choix, on poireaute (décidément) pour avoir ce papier. Les personnes (le personnel du stade de france) qui cherche frénétiquement les noms sur les enveloppes se démene comme il peut, mais ça n’adoucit pas la chose.

    Bref, on est finalement aux grilles de sortie du stade à 01h10, en se disant que “vu la journée”, on va forcément avoir une répétition supplémentaire qui va tomber le samedi pour combler quelques lacunes qu’on pourrait encore avoir. Un petit coup d’oeil sur l’appli, rien. Etrange, mais rien.

    1h45, dernière vérif avant le dodo, toujours rien. Bon, on verra demain.


  • Stade de France – Rockin’1000 – 2022

    Le trajet

    Mercredi 10 mai, départ pour paris, en train, avec quelques bricoles à emporter, 3 fois rien… C’est parti pour 5h de voyage avec 2 changements. TER, TER et TGV.

    La montée dans le TER est quelque peu pas simple. Le paquetage pèse son poids, mais bon, toute la motivation est là, on y va, on y va !!!

    Un petit changement à Annemasse, avec les 20kg de bazar à descendre et remonter dans les escaliers, et zou, direction Bellegarde pour avoir le TGV vers Paris. Un peu de stress, sur ce trajet, parce que j’ai déjà expérimenté la SNCF, et les trains à l’heure, c’est pas vraiment leur marque de fabrique.

    Mais bon, pour une fois, ça se passe bien, arrivée presque à l’heure à Bellegarde, les 20 minutes de correspondance sont largement suffisantes pour changer de train.

    Voila, changement effectué, c’est parti pour 3h de TGV, en première classe. Bon, c’est bien la première classe, mais y’a un peu que des vieux là dedans, et c’est pas extra pour le moral de ce dire : ben merde, je fais partie de ce troupeau là…

    Le voyage se déroule sans problème. Soudain, je réalise que le cable 220V de mon ampli de guitare, il est resté …. branché sur le mur de la maison, et n’est pas dans l’ampli.

    Coup de stress, si pour un foutu bout de cable, je peux pas jouer, ça va pas me plaire. Donc, c’est parti pour les recherches de cables, dans les magasins, que trouve t-on autour du stade de france, la fnac à Chatellet-les-halles, est-ce que le proprio de l’appartement pourrait m’en prêter un au moins pour la répétition du jeudi matin ?

    Bien des interrogations en chemin, mais je me change les idées avec le paysage…

    Bon, après discussion avec le proprio, différentes personnes, la solution la plus appropriée sera d’aller voir à Leroy Merlin à coté du stade de france, et d’espérer pouvoir acheter ce cable 220V là. Inutile de se prendre plus la tête avec ça, l’arrivée à Paris étant à 20h02, tout sera fermé et rien ne sera possible.

    L’arrivée à gare de Lyon, à Paris.

    Direction le métro, pour aller au Stade de france. Ligne A puis B, mais d’abord, le ticket de métro. et dans 40 minutes, je serai à l’appart. Enfin, j’avais oublié le détail d’acheter le ticket de métro… Forcément, y’a du monde et donc de l’attente.

    Finalement, le trajet se fait pas trop mal. Les escalators avec le barda, c’est fun, mais tout va bien jusque la gare RER de “Saint-denis la plaine” où il me reste 15 minutes à pieds pour trouver l’appartement.

    Une petite balade dans le nord de Paris, où le guide du routard recommande de ne pas trainer la nuit à cause de la prostitution et des dealers de drogue. J’ai plus d’inquiétude sur le fait que mon matériel intéresse quelqu’un…

    Et là, je passe devant un lave vaiselle abandonné dans la rue. Mmmm, ça semble intéressant, il y a un cable 220V presque comme j’ai besoin. Je sors un couteau, vampirise le cable et je vais voir ce que je peux bricoler avec…

    Arrivée à l’appartement, on vient m’ouvrir et on me montre la chambre. Simple, sobre, pas de chichi, nickel pour ce que je vais en avoir besoin. Je discute un peu avec le gars sur place, il m’informe que le stade de france est à 5 minutes, en passant sur la passerelle ou 20 min à pieds de l’autre coté.

    Bon, il est 21h50, je décide d’aller chercher un petit truc à manger et repérer les lieux pour demain matin. Dans l’appli Rockin1000, c’est indiqué qu’il faut venir faire la paperasse de 9h à 10h pour les guitaristes pas avant, pas après. Mais bon, on va arriver quand même un peu avant, soyons prévoyant. Et puis, faut que je trouve ce cable, mais Leroy merlin ouvre à 9h, heure à laquelle je dois être au stade.

    Un kebab frite sauce blanche salade tomate oignons avec un perrier pour 7€….. et au lit.

    L’appart

    l’arrivée avec la répète de 9h30

    Lever à 7h30, à cause du bruit de la rue. J’ai plus l’habitude. Les coups de klaxon, les gens qui hurlent, le brouhaha urbain, on l’oublie vite. Bon, le temps de prendre une douche, et zou, on part pour le stade.

    Il est tôt, mais j’ai repéré la boulangerie hier soir, y’aura de quoi faire un petit déj sur le trajet.

    On entend les bassistes qui sont sur le pied de guerre depuis 7h du matin (enfin, y paraît) en pleine action, ça motive !!!!

    Arrivé devant l’entrée du stade avec le barda, une dame me demande :

    – vous êtes quoi vous ?

    avec ma guitare en sac à dos, je réponds que je joue de la flute ! Mais vu son air “j’ai pas compris”, j’abdique et dis que oui, je fais guitare.

    Ah, alors, les guitares, c’est par là, faut faire la queue.

    Ah ouais, 3 fois, rien, il est 8h40, et il y a déjà 150m de file avant d’arriver aux grilles pour récupérer la paperasse. En donnant une photocopie recto/verso de la carte d’identité, et un papier signé qui valide qu’on accèpte que le Stade de France (l’organisme) ne sera en rien responsable en cas de :

    • vol de matériel
    • dégradation de matériel
    • la faim dans le monde
    • la sauce à la menthe des anglais
    • que Michel Drucker est encore en vie
    • une perte de matériel

    On patiente dans la file d’attente. Ca bouge pas vraiment, c’est calme. On discute des morceaux qu’il va falloir jouer, des éditions précédentes ici ou à Milan, ou ailleurs. Chacun raconte son vécu sur cet événement, sur la préparation des musiques, l’apprentissage.

    Bon, on a répétition à 10h, il est 10h10, faudrait voir à peut-être commencer à se bouger là…

    10h22 : finalement, on a jamais été aussi près de la case “paperasse”.

    C’est pas comme si des documents avec une signature, on pouvait pas faire ça en ligne, et signer électroniquement. Le stade de france, qui impose toute la paperasse, n’a forcément pas les infrastructures pour faire ce genre de truc. Comme la photocopie d’une pièce d’identité, à donner en papier…. ils évitent la déclaration à la CNIL, mais on se tape presque 3h de queue en moyenne pour donner 2 papiers, et recevoir un “badge” pour pouvoir entrer au stade de france et un “welcome pack” qui est un sac en tissu contenant une gourde thermos rockin1000 et un exemplaire du magasine Rockn’folk.

    Bon, enfin, 10h45, on entre sur le terrain et on va commencer à installer tout ça. Il me reste à trouver ce cable 220V qui me fait défaut. Alors, je pose tout vite fait, et je ressors en courant jusque leroy-merlin pour aller trouver ce cable standard en 2022. Leroy-merlin a adopté la mode ikéa : un rayon long de 23 kms pour parcourir le magasin, rien de plus exaspérant quand tu sais ce que tu cherches, et que t’es pressé. Faut croire que les gens aujourd’hui n’ont rien de mieux à foutre que d’aller flaner dans les rayons des grandes surfaces, c’est tellement “hype”. Las de chercher, je demande à un vendeur ledit cable, en montrant une photo. Ah, si on en a, mais il en reste plus. Une dame a tout pris il y a 1/2h….

    Angoisse… pas de cable, pas de répèt, pas de concert.

    Je demande à la caisse vite fait si il existe un autre magasin de bricolage dans le coin ?

    • ben oui, à Gennevilliers, c’est à 10 minutes, en voiture
    • ah, à pied ? ben je sais pas !
    • et puis, c’est rien, un uber, c’est 10€ !

    J’apprécie modérément le conseil de “ben c’est évident, d’où tu sors toi ?” et je retourne en courant au stade de france. Je vais voir le staff d’organisation en demandant si ils auraient pas un cable 220V en trop, et …. ouf ! y’en a un ! Bon, il veut me le vendre à 20€, et comme je lui dit que je m’en fous, ça me va, il me le laisse comme ça. Ouf!!!! un gros poids qui disparaît. Aller, on va brancher tout ça, et feu !

    Les bassistes finissent leur morceaux pendant qu’on fini de se mettre en place. Ca va donner !!!!!

    On a attendu, mais on est à bloc, c’est parti pour 2 jours de répétitions, on y va, on y va, on y va !

    Attention mesdames et messieurs, dans un instant, ça va commencer ! Installez vous dans votre fauteuil…

    Forcément, avec ce genre de morceaux, c’est une avalanche d’émotions qui déboule : entendue 800 millions de fois mais toujours autant appréciée, des souvenirs en pagaille, une atmosphère, une époque, et pouvoir la jouer et partager ça avec autant de musiciens…. On voit le sourire sur toutes les lèvres, les yeux de tous qui pétillent, un vrai bon moment.

    C’est parti ! la toute première répète, la toute première chanson.

    Alors, c’est bien tout ça, c’est mignon tout plein, mais on est pas là pour verser une larme, on est là pour faire du rock et faire sauter la baraque ! alors, goooooooooooo !!!! Nan mais !

    On est pas là pour rigoler, et après un autre monde…. banzaï !

    5 morceaux et 1h30 plus tard, on arrête.

    Alors, celle là, écoutez là bien, parce que on aura tous une grosse surprise à la fin !

    Mais, le temps passe vite quand on s’amuse, et déjà, il faut laisser la place à nos amis batteurs (qui s’installaient pendant nos essais). Ils nous diront après coup : “ouah, ça sonne terrible quand vous jouez”, mais comme on est dans le flot des amplis, ben on s’en rend pas vraiment compte.

    On les laisse se mettre en place et commencer pendant qu’on se dirige vers les buvettes pour aller chercher le sac repas. Les repas sont offerts par le stade de france. Bon, ça consiste en un sandwich (type SNCF), une petit barquette de taboulet ou de concombres, un yaourt bio (oui monsieur !) aromatisé (hein ?) et un fruit. Il fait bien chaud, ça ira, mais la légende raconte qu’en 2019, c’était pizza.

    Chacun en profite pour faire un peu connaissance avec les autres musiciens autour de soi, et avec qui on va forcément passer 3 jours de dingue. On vient de partout : Allan d’Albertville, Chloé de Paris, Nico de Toulouse, Guillaume de Paris et Bertrand (le batteur) venu avec Nico, Laurent. Des gens tous fort sympatiques avec qui on aura partagé musique et sandwichs 3 jours durant.

    Bah, on est pas à un concours gastronomique, profitons plutôt de nos copains aux baguettes qui agrémentent notre sandwich de manière très sympa.

    C’est très impressionnant quand on est juste à coté. J’admire !

    On se promène autour des autres musiciens, c’est une super ambiance, on oublie tout le reste. La musique nous enveloppe et on déambule dans le stade, écoutant ceci, admirant le talent des autres, profitant de ces moments qui nous remplissent les oreilles.

    on se la joue star devant le fond 🙂

    En continuant notre balade dans le stade, on profite de la ballade jouée par les claviers. C’est aussi enivrant de les entendre jouer.

    Bon aller, c’est pas tout ça, mais regarder les autres, c’est très sympa mais on est pas venus la pour faire le public ! Alors, on y retourne, et on s’y remet ! et oui…

    C’est comme ça !

    et pis c’est tout. Donc, on rebranche les guitares, on accorde la basse, et 1 2 3 4 !

    Hey ! Teachers ! Leave us kids alone !!

    Ahhh que d’émotions ! C’est dément. La journée touche à sa fin, il faut dire que ça a commencé tôt, a pris 2h de retard dans les gencives dès le début, et donc là, il est presque 20h, ça commence à faire pas mal pour aujourd’hui. Mais, ah non ? c’est pas fini ? ah, il faut qu’on “répète” l’entrée dans le stade. Ah, bon, ok. Si tu veux.

    Et là, commence une activité qu’on ne devinait pas si présente, mais qu’on va faire beaucoup pendant les 2 prochains jours, à haute dose, parce que c’est méga important !

    Pour répéter et être tous synchros, on n’a pas de chef d’orchestre réel, on en a un virtuel : on a tous un casque, avec une liaison radio, et un canal par instrument. Du coup, les gens nous donnent les infos à tout le monde en meme temps, ou sélectivement (par instrument) pour dire : on joue celle là, on fait ceci cela, faut corriger ça, etc.

    C’est très pratique !

    Tellement pratique qu’on se demande pourquoi, mais POURQUOIIIIIIIII ????? ils nous ont dit “la répèt du jour est finie, et on va tous se retrouver au “point info” pour la suite.

    Euh, le point info ? dans les coursives du stade de france ? bizarre, mais allons-y. Et voila, 1088 musiciens, qui rangent leur matos, et qui reprennent les escaliers pour aller “au point info”. Il est alors 18h55.

    Mais oui, parce que là, on a encore un truc à revoir (mis à part les 10 chansons qu’on a pas faites) : l’entrée dans le stade !!! C’est un truc super important, tu te rends pas compte, des fois qu’on soit pas “classe” pour aller de l’entrée sur la pelouse jusqu’à notre instrument….

    Donc, nous voila 1000, à poireauter, à jaqueter dans les coursives. Evidement, c’est pas vraiment calme, c’est même super bruyant. On a du mal à s’entendre quand on se cause, tellement le brouhaha est continue et constant. Donc, on révise notre activité qui va devenir la principale d’ici samedi soir : attendre. Du coup, les instructions pour savoir comment entrer sur le terrain vont arriver.

    Une personne avec une pancarte de couleur se promène dans la foule. La seule info qu’on a, c’est de suivre sa couleur. Mais laquelle ?

    En déduisant que l’entrée la plus proche de notre place sur le terrain est de couleur jaune, on devra suivre cette couleur. Sans aucune confirmation de personne. Mais bon, il faut que ça bouge là.

    oui, on sur le coup, on a pas pensé à regarder sur l’appli…ok.

    On a chaud, la journée commence à être longue, et on piétine sur place dans le bruit. 19h40. Rien de neuf.

    20h10. toujours rien de neuf.

    20h30. Ca bouge !!!!! enfin, plus personne n’espérait. On se dirige vers les escaliers de secours pour descendre au niveau inférieur.

    Un des tunnels intérieurs du stade.

    Finalement, nous voila tous entassés devant l’entrée du terrain, à patienter. Fort heureusement, une petite attente de 15 min nous permettra de faire notre entrée sur le stade…vide.

    Ca vallait le coup d’attendre tant.

    Donc, c’est pas vraiment un truc dément. Reste à bacher et tout protéger pour la nuit, et on quitte le stade.

    tout est rangé, baché pour protéger de la rosée du matin.

    N’ayant aucune répétition organisée le soir, on se retrouve au bar-resto de l’autre coté de la rue, pour déjà partager une bière et faire un peu plus connaissance entre nous. Ca restera un bon moment très sympa, la première bière du séjour entre nous. Après un burger-frites aimablement préparé par la cuisto, on ira se coucher peu avant minuit, certains devant rentrer sur Paris.

    A demain.